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Enseignement supérieur: possibilité de décréter une année blanche

L’union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) a affirmé vendredi, le maintien de la grève administrative avec une possibilité de décréter une année blanche.
S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), sur la grève des enseignants universitaires, le coordinateur général national d’IJABA, Najmeddine Jouida, a fait part de l’intention des professeurs de ne pas présenter aux étudiants les sujets des examens en mois de mai, signalant que près de 120 mille étudiants relevant d'environ 100 établissements universitaires n’avaient pas passé les examens aux mois de janvier et mars.
Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique doit assumer sa responsabilité entière face à cette situation, a estimé le coordinateur général d’IJABA. Le ministère de tutelle, a-t-il expliqué, poursuit sa politique de nonchalance et refuse le dialogue et la négociation. IJABA qui s’attache à ses revendications, réclame, d’après son coordinateur national, le respect de la grille salariale dans la fonction publique.
IJABA insiste sur l'impératif de faire face à toute tentative de détruire l’université publique, a précisé la même source, rejetant toute intention de privatisation de ce secteur.
Le coordinateur national adjoint d’IJABA, Zied Ben Amor a évoqué, pour sa part, les multiples problèmes dont souffre l’université publique tunisienne notamment le délabrement de l’infrastructure, la vétusté des équipements, la fermeture des unités de recherches et l’absence de réformes réelles. Il a appelé, par la même occasion, à réviser à la hausse le budget alloué à la recherche scientifique, dénonçant l’absence de concours de maitre-assistant, depuis près de trois ans.
Le syndicaliste a mis en garde contre cette politique défaillante du ministère de l’enseignement supérieur qui conduit vers la dévalorisation du diplôme du doctorat et l’immigration des universitaires et chercheurs, figurant au premier rang des compétences tunisiennes qui partent à l’étranger, soit environ 30 mille.
Les deux syndicalistes ont dénoncé, à cette occasion, la campagne de dénigrement orchestrée par le ministère de tutelle dans le but d’influencer l’opinion publique et les étudiants, appelant les trois présidences à intervenir face à la dégradation de la situation.
IJABA a lancé une grève administrative depuis le 2 janvier dernier. L'union avait observé, dans ce cadre, plusieurs mouvements de protestation, dont un mouvement en janvier 2018 à la Kasbah avec la participation de près de 2500 universitaires et un autre, en février 2018 au Bardo, avec la participation de quelque 4500 universitaires.